Norodom Sihanouk, entretemps renommé chef de l'État par la nouvelle assemblée constituante, doit créer un système de « double gouvernement », chaque ministère étant chapeauté par deux ministres de deux camps politiques opposés. Au terme de plus d'une décennie de combats, toutes les factions politiques cambodgiennes signent les accords de Paris sur le Cambodge de 1991, prévoyant des élections libres et le désarmement des différentes factions en présence. Une répression impitoyable est mise en place pour mater la rébellion dans l'est : So Phim, responsable de zone, a pour instruction de « torturer férocement » les chefs des insurgés[61]. or Best Offer. En septembre 1994, il aurait ordonné l'exécution des trois jeunes routards occidentaux capturés lors de l'attaque d'un train[165], après avoir en vain réclamé une rançon et l'abrogation du décret mettant ses partisans hors-la-loi[166]. Top Rated Seller Top Rated Seller. Ke Pauk se rend également, tandis que Ta Mok prend la fuite avec ses derniers fidèles. La construction par les Vietnamiens et leurs alliés cambodgiens d'une zone défensive déboisée, surnommée « mur de bambou (en) » et truffée de mines antipersonnel, cause des dizaines de milliers de morts, victimes notamment du paludisme et des mines[152]. Sa théorie stipule que les messages doivent être simples, percutants et ciblés, des aspects pouvant se retrouver à l'intérieur des slogans créés par les Khmers rouges. En avril 1974, le comité central du Parti communiste du Kampuchéa envoyait à ses cadres un programme de résistance à long terme. Ailleurs on tente de saisir l'équipement des troupes du Việt Cộng qui se retirent. Le Cambodge est placé sous le contrôle d'une Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge (APRONUC) pour la période de transition[156]. Tout en maintenant l'existence du Parti du Kampuchéa démocratique, les Khmers rouges créent un nouveau parti pour les représenter, le Parti de l'unité nationale cambodgienne (en) - dirigé par Khieu Samphân et Son Sen - qui annonce son intention de participer aux élections prévues en mai 1993, mais néglige ensuite d'enregistrer ses candidatures et tente de saboter le scrutin. Il a fait appel de sa condamnation ; le parquet a également fait appel, la peine étant inférieure aux quarante ans requis par le procureur[188]. Dans la première, les cadres devaient expliquer simplement à la population sous leur contrôle les valeurs du socialisme et les comparer aux agissements du gouvernement de Lon Nol. La liste de contraintes se poursuit ainsi sur plusieurs lignes. Pol Pot envisage alors un retour à l'action politique légale : les Khmers rouges annoncent la création de deux nouveaux partis politiques, un « Parti paysan » et un « Parti de la solidarité nationale » dirigé par Khieu Samphân. Kampong Som, principal port du pays, tombe le 18 avril, et est évacuée dans la foulée. Dans les années qui suivent le renversement de Pol Pot, les anciens Khmers rouges dissidents sont même préférés par les Vietnamiens aux « Khmers Việt Minh » revenus d'Hanoï. Il est à noter toutefois que durant cette période, le terme socialisme sera rarement utilisé et que, même si la nature communiste du régime du Kampuchéa démocratique ne faisait de doute pour aucun observateur, jusqu'en 1977 l'existence même du PCK restera cachée en dehors des cercles proches du comité central[218]. Ils l'ont ensuite coupée en morceaux. Avec l'arrivée de nouvelles recrues, leurs troupes gagnent notablement en importance, tout en devenant très disparates, et mêlent des combattants actifs depuis le début de la guerre civile à des paysans inexpérimentés[37]. En effet, certains membres du Parti du peuple cambodgien (PPC) - l'ancien Parti révolutionnaire du peuple du Kampuchéa de la République populaire du Kampuchéa, arrivé en seconde position - dont l'un des fils de Sihanouk Norodom Chakrapong (en), menacent de faire sécession et de créer une république dissidente dans l'Est du pays, où ils sont majoritaires[163]. Le Cambodge vit alors sous un régime d'arbitraire total. Il affirmera également que s'il avait pu prévoir l'oppression qui allait être la norme du Kampuchéa démocratique, il se serait sûrement abstenu de publier son témoignage[50]. Le 25 juillet 1997, lors d'une réunion publique, Pol Pot est condamné à la « prison à vie ». En 1976, Khieu Samphân affirmera de son côté que même les B-52 n'avaient pu avoir raison de leur puissance[55]. Stay tuned for more on this topic in future editions. Lors du procès de Khieu Samphan et Nuon Chea, un témoin Cham évoque un acte de cannibalisme : « Les Khmers rouges ont demandé à une femme de se déshabiller. Ses trois commandants militaires sont exécutés[175]. Pol Pot demeure actif au sein du mouvement, mais il est physiquement très affaibli par de graves problèmes de santé. À l'été 1977, Lê Duẩn et le bureau politique du Parti communiste vietnamien décident d'intervenir militairement contre les Khmers rouges. Le 9 octobre, le comité permanent du PCK se réunit et proclame un gouvernement, au sein duquel Pol Pot est chargé des questions militaires et de l'économie, Khieu Samphân étant « responsable du Front et du gouvernement royal ». Les deux textes et le témoignage de Kuong Lumphon montrent que le Parti communiste du Kampuchéa est déjà bien structuré et respecté dans les campagnes autour de Phnom Penh. Plusieurs milliers de membres de groupes tribaux se rebellent et se réfugient à la frontière vietnamienne. Les écrits de Karl Marx, de Lénine ont été étudiés au Cercle marxiste dirigé à l'époque par Ieng Sary, mais les œuvres de Staline et de Mao Zedong, que Pol Pot jugeait « faciles à comprendre » semblent avoir eu sur eux une influence également déterminante[202]. Le parti utilisa différentes stratégies de communication persuasive pour parvenir à leurs fins. Le 1er janvier 1979, le gouvernement du Kampuchéa démocratique commence à planifier son évacuation[124]. Toutes les autres villes du pays sont évacuées dans les semaines suivantes au fur et à mesure de l'avancée des Khmers rouges. Les soldats khmers rouges qui entrent dans la capitale cambodgienne le 17 avril comptent notamment de jeunes adolescents, des paysans n'ayant jamais visité de ville, et des guérilleros ayant vécu durant des années dans la jungle[82]. Les conditions alimentaires du pays ne s'étant pas améliorées, aux personnes ayant fui l'invasion s'ajoutent avec le temps celles qui tentent de se soustraire à la famine. On supprime également les adjectifs possessifs et les pronoms personnels de la langue, éliminant par le fait même la propriété privée (une des missions principales du parti communiste Angkar Padevat)[65]. La propagande du parti était caractérisée par une absence d'écrits, d'affiches et de dépliants, contrairement à la propagande nazie initiée par Adolf Hitler. Vorn Vet, vice-premier ministre chargé de l'économie, meurt à Tuol Sleng en 1978[116]. Beaucoup seront consternés par le coût humain. De leur première proximité idéologique avec le Parti communiste vietnamien de Hô Chi Minh, les Khmers rouges semblent avoir hérité la pratique du secret et de la dissimulation, ainsi que celle du front uni en tant que paravent politique (pratiquée, en l'occurrence, lors de leur alliance avec Sihanouk). Find helpful customer reviews and review ratings for Alive in the Killing Fields: Surviving the Khmer Rouge Genocide (National Geographic-memoirs) at Amazon.com. Les moindres manquements dans le travail forcé peuvent être punis de mort. That allowed the Khmer Rouge to become a political entity, which could keep its status representing Cambodia to the United Nations, she said. Le plan prévoit un blocus de la capitale destiné à la priver de nourriture et de munitions, d'affaiblir la résistance par des tirs de mortiers puis de déclencher l'assaut final. Les Cambodgiens ne connaissent le nouveau pouvoir que sous le seul nom d'Angkar, mot dont la plupart ignorent ce qu'il recouvre. Ils sont accueillis comme de hauts dignitaires au nom de la « réconciliation » nationale. Au printemps 1960, le PRPK adopte le nouveau nom de Parti ouvrier du Kampuchéa. Entre 1968 et 1970, des centaines de membres de ces tribus, essentiellement des Jaraï et des Tampuan, furent recrutés par la guérilla. Ta Mok dirige également 10 000 hommes, dans la région d'O Trao. Des contacts avec la Corée du Nord de Kim Il-sung, Pol Pot a peut-être retiré des enseignements en matière d'espionnage permanent, de purges politiques[204] et le besoin omniprésent d'autarcie prôné par le Juche[205]. Ces mines avaient transité par la piste Hô Chi Minh et avaient été placées sur le Mékong au début de 1975, coupant la principale voie d'approvisionnement de Phnom Penh et rendant la capitale totalement dépendante du pont aérien américain, qui, seul, ne pouvait suffire à acheminer la totalité des ressources nécessaires[72]. Pol Pot, par la suite, ne reconnaît que « quelques milliers » de victimes dues à « des erreurs dans l'application de notre politique consistant à donner l'abondance au peuple », tout en chiffrant par ailleurs à 600 000 le nombre de victimes de la guerre civile[110]. La défection de Ieng Sary porte un coup décisif aux Khmers rouges qui, à la fin de l'année 1996, ont perdu presque toutes leurs bases de l'intérieur et se trouvent confinés sur une bande de jungle de quelques centaines de kilomètres carrés. Pour ce faire, le PCK espère recruter, au besoin par la force, des troupes fraîches. Les chefs militaires khmers rouges comme Ta Mok dans le Sud-Ouest, ou So Phim dans l'Est, dont les zones d'opérations sont isolées les unes des autres, doivent agir indépendamment, attendre des mois leurs ravitaillements en armes et souvent se contenter d'effectuer des raids-éclairs. Ieng Sary retourne au Cambodge en janvier 1957, laissant à Khieu Samphân la direction du Cercle marxiste, et retrouve un mouvement communiste khmer qui lui apparaît alors moribond[13]. Son Sen assume ensuite la direction de la zone est, dont de nombreux cadres, parmi lesquels Heng Samrin et Hun Sen, ne doivent leur salut qu'à la fuite[114]. L'aide internationale apportée aux réfugiés par les ONG bénéficie également aux Khmers rouges[153]. Les Cambodgiens refusant d'abandonner leurs maisons sont souvent abattus, ou tués dans la destruction de leurs logis[85]. Le Cambodge est ainsi divisé en six zones : les zones sud-ouest, est, nord-est, nord, nord-ouest, et une zone spéciale autour de Phnom Penh. La seule référence au Viêt Nam était pour rappeler la nécessité de se « coordonner » pour lutter contre l'impérialisme tout en préservant l'autonomie de la partie khmère. Le 17 avril, les troupes des Khmers rouges entrent dans Phnom Penh[77], treize jours avant la chute de Saïgon. In the four years that the Khmer Rouge ruled Cambodia, it was responsible for one of the worst mass killings of the 20th Century. Si l'identité marxiste-léniniste du Parti communiste du Kampuchéa est parfois revendiquée, Marx et Lénine sont peu cités dans les textes du Kampuchéa démocratique, le marxisme khmer rouge demeurant assez abstrait[212]. Sisowath et plusieurs autres dignitaires finissent par se rendre aux Khmers rouges, dans des circonstances controversées — selon certaines versions de l'affaire, l'ambassade les aurait tout simplement livrés aux révolutionnaires — et sont par la suite exécutés. Le plus célèbre, mais pas forcément le plus meurtrier, de ces centres de détention est l'ancien lycée de Tuol Sleng, désigné sous le code S-21 et dirigé par Kang Kek Ieu, alias Douch : environ 20 000 personnes y périssent[102].