Ainsi par exemple, concernant l'ordre des textes, des études récentes comme celles de Michel Cuypers affirment que les sourates fonctionnent par paires thématiques ; par similitude, antithèse ou complémentarité. On l’obtient plus d’un millénaire après qu’il a mis au point sa version. « Ce passé primordial arabo-musulman se donne, en effet, à lire comme un récit composé a posteriori et visant à légitimer un pouvoir musulman confronté à ses propres divisions et à la splendeur des empires passés ». "Ce n'est pas clair si le Prophète ou ses contemporains avaient une imagerie cohérente sur la forme du le coran actuelle resulte du calif othman, ce dernier en rencontrant des divergence entre les musulùmans iraquiens et les musulman syriens qui dispose chaqur d'une version , a decider de faire une seule version et ordoner la dustruction des version precedents, On trouve déjà dans la biographie de Mahomet « l’incantation thérapeutique (ruqiya), l’imprécation (licân), le rite de propitiation, de guérison ou d’ensorcellement (sihr), les techniques de divination (fa’l), la croyance en des esprits supérieurs efficaces (jinn) »[95]. Elles se caractérisent par des particularités propres. C’est tout un mouvement révisionniste largement répandu, qui, du fait de ces résultats récents de la recherche se trouve complètement dépassé[340], à l'image de John Wansbrough ou Patricia Crone et Michael Cook qui avaient suggéré qu’il « n’existait aucune indication de l’existence de corans avant la fin du Ier/VIIe siècle. Pour Hoyland, « Le Coran est à bien des égards le dernier document de l’antiquité tardive et nous fournit un moyen de relier l’Arabie, les origines de l’islam et Antiquité tardive »[230]. H. Motzki, "Alternatives accounts of the Qur'an formation" dans. Le Coran est divisé en chapitres, appelés « sourates », au nombre de 114, dont la première est appelée Al Fatiha (parfois traduite par « la liminaire », « le prologue », « l'ouverture », ou encore « la mère du livre »). Ces textes sont à rapprocher des textes d’instruction. L'utilisation récente du carbone 14 a permis de dater le parchemin du manuscrit entre 649 et 675 apr. Ainsi, par exemple, l’épitaphe du « roi de tous les Arabes », Imru’ al-Qays, (AO 4083 - Musée du Louvre), gravée en 325 ap. Gilliot, "Origines et fixation du texte coranique". « C’est seulement à partir du milieu du ixe siècle que la scriptio plena s’impose définitivement dans la notation du Coran[317]. Pour le courant de l'ibadisme, le Coran est considéré comme créé[57]. Cela a été utilisé comme argument par « les adversaires du Prophète musulman pour dévaloriser son message »[207]. F. Déroche, "Chapitre II - Structure et langue", Les origines du Coran, le Coran des origines. La première traduction du Coran en latin, faite au XIIèmesiècle en Espagne, présente en effet un autre découpage du texte en 124 sourates. Pour dater la rédaction du Coran, les chercheurs se sont penchés sur les manuscrits anciens. Deux graffiti « certainement d'époque islamique » en alphabet sudarabique sont attestés au Yémen[449]. […]. À propos de quelques livres récents ». Alba Fedeli, La transmission écrite du coran dans les débuts de l'islam. Cette traduction fera référence jusqu'au milieu du XXe siècle. On notera aussi les travaux de Gabriel Said Reynolds[394]. Prime … », « En fait Nöldeke ne cache pas sa dépendance envers des éléments de la Sīra qu’il juge historiques ». Religieusement, elle est intégrée au monde méditerranéen[262]. Un Coran datant du VIIe siècle écrit en style mecquois. Ibn Saad associe une « collecte de feuille » au calife Omar et évoque l'existence de plusieurs corpus sous Abd el-Malik. Après lui, Alphonse Mingana, pose que 70 % des termes d’origine étrangère dans le Coran proviendraient de cette langue[416]. « On sait que les canons se forment là ou s'entrecroisent des considérations relatives au texte, au pouvoir et à l'identité confessionnelle et communautaire ». Au VIIIe siècle apparaissent aussi les premières grammaires et les premiers dictionnaires arabes[317]. En effet, un peu plus loin, il pose la question des variations textuelles : « Comment traiter la complexité des plus anciens manuscrits du Coran dont les variations textuelles sont nombreuses, loin de l'édition coranique du Caire[362] ? Reynolds (Ed. Ainsi, pour Malik ben Anass (706-796), l'envoi des premiers Corans officiels date du gouverneur omeyyade Hajjaj ben Youssouf sous le califat d'Abd el-Malik[175]. Contrairement au dogme musulman, fixé tardivement, le Coran n'a pas été transmis d'un bloc. Étudier le Saint Coran est la plus noble cause que l'on puisse vouloir servir. ), Reynolds, G. Si nous divisons ce chiffre par celui du nombre de références à la terre nous arrivons à 28,888888888889%. j'ai posé le question a un grand imam qui ma repondu: demande a un enfant de 5 ans il te repondera un seul coran. Donc ce que ce Hadîth célèbre montre, c’est que justement il considérait que ce qui était important c’était le sens. ». Cela n'empêche pas, toutefois, des « désaccords au sein de la tradition musulmane »[19] et une absence de consensus[20]. Réciter des versions alternatives n’est pas accepté dans la plupart des mosquées. Certains des manuscrits de Sanaa montrent des ordonnancements de sourates différents de l'officiel. [...] Il est également assez clair qu'il y avait un troisième contexte, celui de la religion arabe traditionnelle. Concernant le contenu, le thème de l'inimitabilité du Coran est évoqué en lien avec l'histoire de Loth par Geneviève Gobillot pour qui la vérifiabilité est un aspect de la rhétorique du Coran[Note 19]. Le calife, percevant les risques de division, aurait alors décidé de réunir l'ensemble des sourates en un ouvrage (mushaf)[136]. comme les règles des partages successoraux qui apparaissent plus spécifiquement juridiques », soit moins de 10 % du total[31]. Les rédacteurs du Coran sont des auteurs (et non de simples compilateurs) qui ont pu réorganiser, réinterpréter et réécrire des textes préexistants, voire ajouter des nouvelles péricopes […] », « Au cours de la période qui va jusqu'à la réforme d', « Dans les plus anciens fragments du Coran, estime-t-on, les lettres ambiguës constituent plus de la moitié du texte, et ce n’est qu’occasionnellement qu’elles sont pourvues de points diacritiques », « donner lieu à des confusions dans la lecture de certains mots », « se répand progressivement à partir de la fin du, « la nature même de l’immense majorité des variantes de lecture prouve que nous avons affaire, non au produit d’une tradition orale (ininterrompue), mais aux efforts de philologues pour comprendre un rasm ambigu, sans le secours d’une tradition orale », « Au-delà de ces sept ou dix lectures, les sources font largement référence à d'autres variantes, appelées shādhdh ("irrégulières", "non standard"), qui, outre les possibilités susmentionnées, impliquent également des variations dans les mots individuels, ou dans l'ordre des mots, ou dans l'inclusion ou l'omission de mots ou de phrases individuels, ou, parfois, dans des quantités de texte plus importantes. Angela Nuovo, « Il Corano arabo ritrovato », À propos de Nödelke, Reynolds écrit « Néanmoins sa dépendance vis-à-vis de la biographie traditionnelle du Prophète est évidente. [357],[Note 85]. Ce courant admet que le Coran était destiné à des Arabes du VIIe siècle et qu'il est un témoin de leurs conceptions[103]. Le choix de la sourate utilisée peut dépendre d'un champ lexical ou d'une thématique particulière présent dans celle-ci. Les différences entre le Coran des pierres et la Vulgate sont principalement catégorisées comme suit : L'auteur précise pour la clarté que « [c]es variations n'entrent résolument pas dans le cadre des fameuses qirâ'ât, divergences de lecture ou de récitation dont on sait qu'elles furent fixées vers la moitié du Xe siècle ». ‘Abd al-Malik (r. 724-743) et Marwān II (r. 744-750). Pour Hoyland, « Si nous approuvons la validité de ces contributions arabes à la formation de l’islam, est-ce que cela signifie que la théorie « [islam comme religion] sortant d’Arabie » l'emporte sur la théorie « né de l'Antiquité tardive » ? Dans l'approche de ce dernier, la recherche d'un élément étranger n'est autorisée qu'une fois que toutes les preuves internes ont été examinées. Il est souvent noté pour son Tajweed acclamé. Marianna Klar prend exemple de l'essai de Kevin van Bladel en 2008 et de Tommaso Tesei en 2014 sur le récit coranique de. « Il ne fait aucun doute que le Coran contient une certaine quantité de matériaux chrétiens, ce qui signifie qu'il a émergé dans un contexte où le christianisme était présent d'une manière ou d'une autre. Chez les savants européens, elle est un héritage de la fascination que le désert et les bédouins ont exercée sur les explorateurs de l'époque coloniale". Une autre hypothèse consisterait à dire que l'usage même de la langue arabe pouvait prêter à des variations suffisamment importantes pour en rendre la compréhension plus ou moins difficile aux auditeurs. Une autre version d'al Boukhari: Pour lui, en l'état actuel de la recherche, « le Coran n’a [donc] pris naissance ni à La Mecque, ni à Médine »[451]. Flammarion, 2010. En 2013, sur les 85 extraits ou bribes du Coran qui ont été étudiés par Frédéric Imbert, 36 % sont conformes à la lettre à la version de la vulgate, tandis que 64 % ne sont pas identiques[331]. Dans certains cas[Note 57], le Coran lui-même peut transmettre des informations sur son contexte d'origine[256]. أَجزاء [ajzā']) et celle en soixantièmes hizb (حِزْب [ḥizb], pl. Sept lectures canoniques du Coran (Qira'at) sont fixées au Xe siècle sous l'impulsion de l'imâm des lecteurs à Bagdad, Ibn Mujâhid, même si cette réforme n'était pas consensuelle. L'auteur voit ainsi dans l'ajout de l'impératif "dis !" Guerres civiles, répressions violentes, massacres sont bien attestés jusqu'aux abbassides[147]. Les travaux de Cuypers rejoignent ces derniers puisqu'il « montre que ce verset se trouve au centre du discours, ce qui témoigne, au regard des lois de la rhétorique sémitique, de sa portée fondamentalement universelle et transhistorique »[461]. Découvrez nos newsletters complémentaires, À l'origine, différentes versions du Coran, La "Vierge voilée" de Strazza : un marbre transparent qui fascine, Réécouter De la prudence face aux rumeurs de reconfinement, De la prudence face aux rumeurs de reconfinement, Réécouter Alejandro Jodorowsky : "Maintenant que nous sommes menacés de mort, quelle merveille ! L'objectif est de repositionner ces emprunts dans leur contexte politique et socioculturel, à la lumière de tous les matériaux disponibles : les textes, l'épigraphie, l'archéologie, la linguistique et l'histoire même de ces termes qui ont été très peu étudiés pour eux-mêmes. (2016). Plusieurs « options » non-exclusives existent pour expliquer la présence de ces influences mais la question reste ouverte[Note 73],[273]. Bulletin du centre de recherche français à Jérusalem, 2011[413]. On n’a pas tellement de témoignages sur cette période, et c’est tout à fait extraordinaire de penser que nous ayons autant de manuscrits du Ier et du IIe siècle alors que les bâtiments, les objets qui survivent de cette époque sont relativement peu nombreux. En 1710, John Tolland développa le concept de judéo-christianité et sa proximité avec l’islam. Ainsi, les « traditions biographiques et autres hadiths ne sont donc pas des sources d'informations fiables sur les débuts de l'islam »[267]. The Kitāb al-qirā'āt of Aḥmad b. Muḥammad al-Sayyārī. » Le rôle des différents contextes du Coran, pour cet auteur, nécessite de plus amples recherches. Pour certains exégètes musulmans minoritaires, par exemple, la sourate 102 est médinoise. L’origine des emprunts coraniques s'étend grandement dans le temps et l'espace, depuis l’empire assyrien jusqu’à la période byzantine. Certains courants conservateurs de l'islam prétendent que le Coran ne peut exister qu'en arabe et qu'il ne peut pas et ne devrait pas être traduit[473]. L'usage liturgique de traduction est autorisé par l'école hanafite mais n'est pas usité[89]. Troisièmement, il place le Coran sur un pied d'égalité avec la Bible hébraïque et le Nouveau Testament, en évitant de laisser entendre que le Coran est un document dérivé qui peut être compris en déterminant ses "sources" sous-jacentes mais qui restera nécessairement un pâle reflet des autres écritures. 384 pages. Nicolai Sinai, "Inner-Qur’anic Chronology", Nicolai Sinai, Inner-Qur’anic Chronology dans The Oxford Handbook of Qur'anic Studies, p.358, Sabrina Mervin, Histoire de l'islam, Fondements et doctrines, ed. Cette théorie, sans doute influencée par la pensée hellénisque, vit le jour sous le califat des Omeyyades, dont deux des califes se convertirent à cette doctrine. Pour F. Deroche, « Depuis le xixe siècle, les linguistes qui ont analysé le texte ont pris leurs distances avec un point de vue dont le fondement est purement théologique ». Pour Weil, "Pour les premiers orientalistes occidentaux comme Weil, le Coran était à lire en rapport avec la carrière du Prophète Muḥammad. Pour Déroche, il est formellement "héritier de la tradition de l’Antiquité tardive"[240]. Michael Marx qui codirige avec François Déroche et Christian Robin le projet Coranica révèle en 2014 qu'il existe entre 1 500 et 2 000 feuillets coraniques datant du Ier siècle de l'hégire dont un codex « quasi complet », ce qui confirme pour lui la version traditionnelle des 22 ans (610 à 632) de révélation coranique[291]. Selon le verset 195 (S.26), le Coran est écrit en « langue arabe claire ». La datation du Coran qu'ils proposent est rejetée par une majorité de chercheurs[191]. Premièrement, elle indique que le Coran s'inspire de traditions juives, chrétiennes et païennes ou syncrétistes, sans insister sur l'influence d'une quelconque tradition à l'exclusion des autres. Si l'influence chrétienne sur le Coran est, pour Stewart "irrefutable[258], Jaakko Hämeen-Anttila rejette les théories qui donnent une place encore plus importante à celui-ci en faisant naître le Coran dans un milieu exclusivement chrétien. D'un autre côté, les rares femmes individuelles qui aient un rôle sont désignées par des périphrases comme « l'épouse d'Adam ». Que signifie le fait d'accoler ce qualificatif à la langue arabe ? Le christianisme syriaque possédait un caractère judaïsant. Plusieurs explications ont été avancées par les savants musulmans, chacune posant des problèmes. Certains palimpsestes seraient des versions plus anciennes. La condamnation coranique de la notion de sihr (magie-sorcellerie) est amoindrie « à cause d’une absence totale de définition et de délimitation ». Pour Amir-Moezzi, une étude historique ne se basant que sur les écrits sunnites ne correspond pas aux critères d'une recherche scientifique. En cela, ils appartiennent au genre plus large, celui du sermon. Critiquant la datation de Déroche[Note 83], Dye préfère le dater du début du VIIIe siècle[351]. Les premiers ouvrages en caractères mobiles arabes sont édités en Europe. Nombre des sourates, des versets, des paroles et des lettres du Coran in Le parfait manuel des sciences coraniques al-Itqān fī ʿulūm al-Qurʾān de Ğalāl ad … Le terme Tafsir désigne l’exégèse coranique exotérique (linguistique, théologique…). », Connus depuis les années 1930, deux feuillets manuscrits coraniques[367] des archives de la bibliothèque de l'Université de Birmingham sont réétudiés en 2015. Les traditions islamiques ont donc formé un récit et un contexte[251],[Note 56]. Dye remarque la place particulière de l'Irak dans les récits liés à la collecte du Coran, cela pourrait être lié au rôle d'al-Hajjaaj dans la canonisation de celui-ci[172]. « Chapitre premier - Le contexte historique de la révélation coranique », Christian Robin lors de la table ronde du 20 mai 2016 à l'Institut du Monde Arabe à partir de 18 min 40 s et à partir de 1 h 17 min de l'enregistrement audio. » Pour Cuypers et Gobillot, « La meilleure manière d'envisager le Coran, pour y ajuster sa lecture, est sans doute de le considérer pour ce qu'il est en réalité : un lectionnaire liturgique, recueil de textes destinés à être lus au cours de la prière communautaire publique. La question de l'usage des traditions s'est rapidement posée et l'opinion majoritaire durant les trois premiers siècles est qu'une exégèse personnelle n'est pas valable, ce qui est a contrario, une preuve de l'existence d'un courant défendant ce point de vue[100]. Le dinar et le dirham, deux mots de racine grecque se trouvent aussi dans le Coran. La version traduite par Muhammad Taqi-ud-Din al-Hilali (en) et Muhammad Muhsin Khant est, grâce aux soutien de l'Arabie saoudite, la plus répandue[103]. Selon certains récits traditionnels, le calife Abū Bakr (r. 632-634) est le premier compilateur du Coran. Le second genre - peut-être le principal - est celui de la narration. De même, pour P. Lory, « ce « tournant » aboutit à une sur-valorisation du rôle du Prophète Muhammad dans le sunnisme courant. Mathieu Tillier confirme la conclusion de Déroche : « En fin de compte, il apparaît que le codex étudié correspond, avec quelques variantes, à la vulgate Uthmanienne », « mais dans une forme où tous ses aspects ne sont pas encore complètement stabilisés »[358]. En 2001, Harald Motzki soutenait pour sa part qu'à la fin du premier siècle de l'islam des hadiths ont été formellement enseignés et pas seulement oralement, ajoutant que des déclarations substantiellement incorrectes sur le Coran n'auraient pas pu résister à un examen public aussi précoce[181],[182]. Pour le Coran, il s'agit en vue de Dieu d'un don de soi contre soi. Bien que ces méthodes demeurent pertinentes, un élargissement des méthodes a pu être observé[399]. » et serait davantage un appel à la prière et non un envoi[476],[101]. La doctrine des attributs (sifa) a été, historiquement, refusée par certaines écoles. Il y est question d'organiser et de doter de règles la jeune communauté musulmane. Le Coran dit « d'Othman » à Tachkent. La première approche peut être la critique interne du texte. » Ce contexte, présenté différemment selon les courants de l'islam ou les époques, a donné lieu à diverses méthodes d'interprétation du Coran. le codex parisino-petropolitanus », Bulletin d’études orientales [En ligne], Tome LIX | octobre 2010, mis en ligne le 01 octobre 2011, consulté le 15 février 2014. "Le Coran est sans doute un texte de l'Antiquité tardive, mais c'est plus encore un texte composé en Arabie, vers la fin de l'Antiquité tardive"[262]. Pour d'autres, il aurait perfectionné l'écriture par l'ajout des diacritiques manquantes[Note 30],[165]. Dans son analyse des versets 87 à 123 de la sourate 2 dont on peut rappeler qu'il y est fait référence aux Juifs principalement, il met en évidence d'une part que le Coran répète pas moins de quatre fois qu'il « confirme » les Écritures antérieures, mais surtout qu'il s'agit en fait d'abolir certains des versets de la Bible et non d'abolir purement et simplement toutes les révélations antérieures ; ici, la question de l'élection exclusive des Juifs comme peuple élu « favorisé » (Coran 2,104) est abrogée par le Coran 2,106. ), Between the Cross and the Crescent: Studies in Honor of Samir Khalil Samir, S.J. De même toujours dans la sourate 5, se trouve le verset 69, au centre du passage 65-71 : « Ceux qui croient, et ceux qui pratiquent le judaïsme et les sabéens et les chrétiens, quiconque croit en Dieu et au Dernier Jour, et fait œuvre bonne, il n’y a pas de crainte sur eux, ils ne seront pas affligés »[422]. Dye rappelle qu’une tradition religieuse créative, la mémoire étant plastique, le choix ne se limite pas à authenticité et forgerie/conspiration[172]. W.A. Hicham Djaït fait remarqué que les règles de la linguistique et de la grammaire arabe ont été fixées au IIe siècle, après la révélation coranique, aussi, la plus grande partie du Coran est conforme à ces règles mais y échappe de temps en temps. Un classement chronologique des sourates a été théorisé par les traditionalistes, sur des principes qui remonteraient à Ibn Abbas (mort en 688)[19]. Pour Prémare, "La cohésion de l’ensemble est assurée par la rhétorique et la thématique doctrinale. Al-Suyūtī qui dénombre 138 mots non-arabes dans le Coran, "est le premier à adopter une classification des emprunts par langues d’origines", avec des emprunts à l'hébreu, au syriaque ou au nabatéen[413]. Cette révolution de paradigme, commencée dans les années 70, s'est fortement accentuée ces vingt dernières années. Jusqu'au XIXe siècle, les traductions ayant, pour beaucoup, été des œuvres missionnaires, des traductions anglaises faites par des musulmans sont publiées à partir du début du XXe siècle[103]. Le fait que la majorité des inscriptions anciennes sont des prières d'invocations illustrerait le fait que le Coran n'avait pas " dans le cœur et la mémoire des croyants" encore la place qu'il occupe actuellement[330]. Pour M. Bar-Asher, cela prouve une proximité des rédacteurs du Coran avec des érudits juifs. Entretien avec Silvia Naef par Sarah Sholl, « L'écriture du Coran a été un long cheminement », article paru dans. Elle précise entre autres que « le seul passage du Coran qui donne une véritable définition de l'abrogation est, de l'avis unanime des commentateurs et des spécialistes, le verset 2,106. Pour Van Reeth, l'influence du christianisme sur l'islam n'est pas uniforme, on trouve des éléments nestoriens, monophysites, manichéens... Il ne faut donc pas chercher une communauté particulière dont serait extrait l'islam mais des influences du contexte culturel et religieux[271]. Elle évoquerait originellement la descente de Jésus sur terre la nuit de Noël et non celle du Coran[430]. Othman a ressenti le besoin de fixer le texte après la mort de beaucoup de compagnons du Prophète experts en récitation (les qurraʾ ou récitateurs du Coran). Les lexicographes anciens ont vu plusieurs sens étymologiques à ce terme, soit, par exemple, le sens « rassembler/collecter », ou celui de « lire/réciter ». Le nombre total des références à la terre et à la mer, 45, divisé par le nombre de références à la mer dans le Coran, 32, est de 71,111111111111%. L'exégèse du Coran et les conflits d'interprétation entre les divers courants de l'islam sont ainsi à la base de plusieurs types de compréhensions possibles de notions telles que la charia (loi de l'islam) ou encore le djihad. Cela n'a pas empêché les musulmans de créer des traditions très détaillées sur ce contexte. Imbert souligne le changement de perspective qu'induisent ses recherches : on a longtemps pensé que le Coran aurait été à la source de champs textuels variés. L'analyse de Geneviève Gobillot rejoint celle de Cuypers. Déroche conclut : « La période omeyyade a été témoin d'un véritable bouleversement en matière de transmission manuscrite du texte coranique »[319]. », « le Coran pourrait bien s’avérer un représentant éminent de cet art de dire et d’écrire, typiquement sémitique », « Pour chacun de vous nous avons fait une voie et un chemin, et si Dieu avait voulu, il vous aurait fait une communauté unique. Les isnads et les hadiths qu'ils veulent légitimer sont considérés comme des éléments « massivement forgés dans l'islam des premiers temps ainsi que dans l'islam médiéval ». Régis Blachère, Claude Gilliot, « Coran (al-Quran) ». C'est aussi le cas pour le récit traditionnel de l'origine de l'écriture arabe qui est un "essai de reconstruction par des savants, sans doute remarquables, mais qui manquaient de données fiables". Tandis que certains musulmans voient dans le travail de Cuypers et la composition très complexe du Coran une démonstration de l'inimitabilité du Coran, Michel Cuypers « prend soin de ne jamais utiliser ce terme à connotation théologique », se limitant au plan de l'analyse littéraire[454]. François Déroche : "Avec l’époque moderne, avec la diffusion audio puis visuelle, la récitation a tendu à se concentrer sur une version au détriment de toutes les autres. Dye G., "Le corpus coranique : contexte et composition", Sabrina Mervin, Histoire de l'islam, Fondements et doctrines, p.114, ed. Néanmoins, « certaines voix se sont rapidement élevées contre tout effort de traduction coranique »[106]. Ainsi, Cuypers cite le premier verset de la sourate 96 : « Lis (ou « proclame ») au Nom de ton Seigneur ! car il n'existe aucun autre témoignage de cette tradition textuelle permettant de faire une comparaison »[339]. Par la prédestination, les classes dirigeantes sont protégées, leurs actions négatives étant voulues par Dieu (cf. L'Arabie préislamique était en contact étroit avec les régions voisines[227] et "à la fin du vie siècle, l’Arabie n’est pas un espace coupé du monde environnant"[103]. Et, selon lui, en rhétorique sémitique le centre constitue le plus souvent la clé d'interprétation pour l'ensemble du texte. C'est quoi l'Islam ? Arabe préislamique, arabe coranique, arabe classique: un continuum?. Uthman a produit une version standardisée du Coran en 652. Dans le texte coranique, l'inimitabilité du Coran est défendue par le fait qu'aucun homme ou esprit ne serait capable d'imiter le Coran. En outre, le contenu du Coran qui fait référence aux récits antérieurs a mené les chercheurs à se positionner selon l'une des deux écoles historiques[201],[Note 37] : Dans un texte de 2000, réédité en 2010, Mervin considère que la grande majorité des historiens de l'islam acceptent la version de la tradition islamique et considèrent que c'est bien ‘Uthmân qui a supervisé la recension du Coran et institué la vulgate malgré quelques voix qui se sont élevées pour contredire cette thèse[204]. À ne pas confondre avec certaines variations de rasm (squelette consonantique) et points diacritiques quand Déroche affirme "L’histoire de la vulgate coranique est donc à reconsidérer sur une plus longue durée. », « Naturellement, si l’on fait de Muḥammad l’auteur du Coran, ou si l’on fait du Coran le simple calque de ses paroles (autrement dit, le recueil de ses ipsissima verba), on exclut de l’étude du Coran la plupart des méthodes de la critique biblique. Au nom de ton Seigneur qui a créé » (Coran, Sourate 96 : L’adhérence (Al-Alaq), 1). Du point de vue ésotérique, le Coran matériel ne serait que la représentation physique, une sorte de réplique, d'un Coran supérieur, occulté aux yeux du profane, un Coran enregistré sur une Table gardée. », « certaines voix se sont rapidement élevées contre tout effort de traduction coranique », « de la visée apologétique dans laquelle s’inscrivait le travail de l’ecclésiastique », « destine son travail [à] des marchands dans le Levant et sans nul doute, de manière plus générale, des lettrés curieux de l’Orient ainsi que des voyageurs. Certains auteurs défendent une datation othmanienne de la mise par écrit du Coran, selon le principe du "paradigme Nöldekien"[287]. Elles sont davantage le reflet d'une vision de Mahomet tel qu'il est perçu au VIIIe siècle qu'une image historique et le Coran est limité pour reconstruire une vie de Mahomet. Rudi Paret, "Der Koran. Van Rompaey & C. Brouwer (Eds.). Il est significatif que les sourates médinoises qui correspondent à l'An I de l'islam sont associées à la période où Mahomet devient un chef politique. Une incertitude demeure sur la catégorisation des juifs présents au Hijaz. Les études philologiques s’intéressent à la littérature arabe ou non précédant, contemporaine ou postérieure à l'élaboration du Coran, du contexte historique de l'époque où le Coran est apparu, des éléments que découvre l'analyse littéraire dans le texte actuel du Coran[310]. La traduction d’Hermann Reckendorf (1857). Le texte fait l'objet de transformation aussi bien dans la forme (répétition, calligraphie...) que dans le sens (usage d'une sourate liée à la pluie pour contrer des pertes sanguines, association de sourates)[92]. Shoemaker S.J., « Les vies de Muhammad ». La science des Lectures (Qirâ’at) est une science coranique qui s’intéresse aux différentes variantes de lecture du Coran. ), et ce, par des citations, des allusions, des thèmes, des gloses ou commentaires, voire par l’ironie, la parodie, le plagiat, le genre, le style, « une communauté de lecteurs postérieure », « [a été] convaincu [par Christoph Luxenberg] sur l’influence syriaque dans plusieurs passages du Coran, notamment dans la sourate 100 dans laquelle il voit une réécriture de la première épître de saint Pierre (5,8-9), « les Écritures mentionnées par le Coran n’étaient ni consignées ni transmises en arabe, sauf peut-être de manière fragmentaire, avant son surgissement au tout début du VIIe siècle », « propose de comprendre ces références implicites, non comme des emprunts, des imitations ou des plagiats, comme l’a trop souvent fait à tort une critique occidentale polémique, mais comme des relectures de textes-sources, réorientées dans le sens d’une théologie nouvelle, proprement coranique, « Serait-il un lectionnaire, ou contiendrait-il les éléments d’un lectionnaire ?